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aide de camp du général Bonaparte ; on la fera dame d’atour, mais par grâce spéciale : ce Lavallette n’est qu’un bourgeois.

La mère de François et d’Alexandre était en son nom Pivart de Chastulé ; famille éteinte en mâles, mais dont il reste la plus précieuse des filles, car elle a épousé un cadet La Rochefoucauld : on lui fera une fortune que jamais, sous les rois légitimes, elle n’eût pu rêver.

La tante Fanny est, en son nom, une Mouchard et a une sœur qui a épousé un sien cousin, Mouchard de Chaban, officier aux gardes : de là, un fils qui sera préfet, conseiller d’État, intendant des finances des départemens hanséatiques.

Avec les Tascher, même chose ; mais pour certains, au moins, ce peut être convenance ou même tendresse : ainsi, sa mère, à qui elle fait assurer un traitement de 100 000 francs par année et qui tire sur l’Empereur à traite perdue ; ainsi, son oncle Tascher qu’elle fait venir des lies après ses six enfans, qu’elle installe dans l’hôtel de la rue de la Victoire, qu’elle cravate de la Légion, dont elle paye les dettes, dont elle adopte fils et fille pour leur faire faire des mariages souverains ; ainsi, les Sanois, ses cousins germains, sa mère étant Desvergers de Sanois ; ainsi les Audiffredy, aussi cousins, ainsi une vieille demoiselle Tascher de Bordeaux, une autre ci-devant religieuse ; même cette Madame de Copons del Llor, qui est née Desvergers de Maupertuis et à qui Bonaparte assure 6 000 francs de pension pour être la renseigneuse des correspondans de d’Antraigues. Cela ne tire pas plus à conséquence que les secours à Madame Tilden, à Madame Tully née Tartanson, et, sauf dans les mariages Tascher, où elle vise au grand, Joséphine ne fait là pour ses parens que ce qui est légitime en sa position ; elle ne prétend point qu’il en sorte pour elle-même aucun avantage. C’est déjà mieux avec Moreau de Saint-Méry qu’elle fait conseiller d’Etat et administrateur général de Parme, avec M. Périer de Trémemont à qui elle procure un siège à la Cour des Comptes ; mais le beau, c’est la découverte à Bordeaux de M. Lafaurie de Monbadon, dont la tante a été, comme marquise de Durfort, dame d’atour de Mesdames et qui lui-même, sous le nom de comte de Montcassin, a été colonel d’Auvergne infanterie. Parenté lointaine sans doute et bien douteuse, mais enfin, Madame Lafaurie, née Chaperon de Terrefort, prouve, par sa mère, née de Gaigneron des Valons, une sorte d’alliance avec les Desvergers : c’est assez pour que M. Lafaurie soit, en 1805,