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la quantité de combustible nécessaire aux diverses opérations.

Ces quelques données statistiques et techniques n’avaient d’autre but que de familiariser le lecteur avec le côté pour ainsi dire matériel du problème, dont nous allons maintenant envisager l’aspect économique.


II

Aucune législation n’a subi plus de transformations que celle qui nous occupe : aussi n’essaierons-nous pas de retracer l’histoire des innombrables lois qui se sont succédé à cet égard, et nous bornerons-nous à exposer la situation actuelle, en n’évoquant du passé que ce qui est nécessaire à l’intelligence du présent. Nous étonnerions beaucoup de nos lecteurs en leur rappelant qu’en 1843 le gouvernement déposa un projet de loi qui interdisait la fabrication du sucre en France et demandait un crédit de 40 millions pour indemniser les fabricans expropriés.

Le sucre, qui figure dans notre budget de 1900 pour une recette de 183 millions, est frappé d’une taxe de consommation normale de 60 francs par quintal de sucre raffiné. Ce droit est établi de la façon suivante : la loi admet que 100 kilogrammes de betteraves doivent produire 7 750 grammes de sucre raffiné, titrant 100 degrés, et ne frappe de l’impôt de 60 francs par quintal que 7 750 grammes de sucre pour 100 kilogrammes de betterave. Tout sucre que le fabricant parvient à extraire en plus de ces 7 750 grammes, jusqu’à concurrence de 10 500 grammes, ne paie que demi-droit, à raison de 30 francs le quintal. Au de la de 10 500 grammes, le droit n’est réduit que d’un quart et est calculé à raison de 45 francs. Le fabricant a donc intérêt à obtenir du cultivateur une betterave dont la densité, c’est-à-dire la teneur en sucre, s’approche le plus possible de 10 500 grammes. Cette betterave s’achète en général à prix débattu, par exemple sur la base de 25 francs la tonne à 7 degrés de densité ; la pulpe, résidu de la fabrication qui subsiste après que la betterave a été broyée, malaxée, que l’eau s’en est écoulée et que le sucre en a été extrait, est le plus souvent revendue, au prix d’environ 2 fr. 50 la quantité retirée d’une tonne de betteraves, par le fabricant au cultivateur pour la nourriture des bestiaux. Voici comment le calcul se fait dans un marché où le prix de 25 francs pour 7 degrés a été fixé comme base. Si la tonne de betteraves livrée titre exactement