Un autre tombeau de forme intéressante est celui où fut trouvée la stèle du Pharaon dont le nom est écrit par un grand serpent. Il se composait également d’une grande salle, mais, sur les côtés nord, est et sud de cette salle, étaient de petites chambres ayant des dimensions diverses pour la largeur et identiques pour la hauteur et pour la longueur : il y en avait dix-neuf. Dans quelques-unes de ces chambres, sur la paroi nord, ou sur la paroi sud, ou encore sur la paroi est, on voyait ménagée la place où était placée la stèle, et, de fait, on rencontra dans ce tombeau cinq stèles différentes de noms et de fonctions. L’emplacement de la stèle royale était encore visible dans la paroi ouest. Cette stèle est, à mes yeux, ce que j’ai découvert de plus beau dans les fouilles d’Abydos. Elle se composait d’une seule pierre, ayant 2m,56 de haut ; mais, quand je la trouvai, elle avait été brisée en trois morceaux. Elle est arrondie par le sommet et le champ a été évidé afin de mieux faire ressortir la sculpture, et en effet les deux signes qu’il contient se détachent avec une vigueur admirable. L’épervier est debout sur le haut d’un rectangle, fièrement posé dans l’attitude magnifique de ce superbe oiseau. Le second signe qui constitue le nom du roi et qui est dans le rectangle est le grand serpent, qui se détache aussi avec la même vigueur. Le bas du rectangle est occupé par la représentation fort connue dans les sarcophages et les stèles de l’Ancien Empire égyptien : c’est la maison égyptienne, selon l’interprétation courante. Ce même tombeau me fournit d’ailleurs un nouvel exemple de ce que pouvaient faire les hommes de l’Egypte à cette époque : on trouva dans le sable une petite tête de femme en bois d’ébène. Cette tête faisait évidemment partie d’une statuette en bois, puisque la partie qui nous en a été conservée comprend les seins de la femme, sa gorge et sa tête. Les moindres détails y sont sculptés avec une aisance très grande ; le visage est du type nubien, et la chevelure est composée d’un grand nombre de petites tresses retombant en arrière de la tête et se terminant en tire-bouchon, dans la forme qu’emploient encore actuellement les Bischaris.
Ces deux tombeaux, ainsi que la plupart de ceux que j’ai découverts, contenaient un grand approvisionnement de vases énormes où l’on avait réuni toutes les bonnes choses qui devaient servir à la nourriture du mort. Quelquefois on avait placé ces vases dans des chambres contiguës au tombeau, mais séparées