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LE DERNIER BIENFAIT DE LA MONARCHIE
LA NEUTRALITÉ DE LA BELGIQUE

IV.[1]
LE CHOIX D’UN ROI

Quelle que fût l’importance, soit au point de vue de la politique générale, soit pour la situation future de la Belgique, de la déclaration d’indépendance prononcée par les représentans de l’Europe dans le protocole du 20 décembre, l’impression éprouvée à Bruxelles ne fut pas celle qu’on était en droit d’attendre. Loin de s’en montrer reconnaissans, les patriotes belges exprimèrent assez haut leur mécontentement : trop de points restaient encore à leur gré incertains, et ceux qui étaient résolus n’étaient pas tels que le parti dominant au Congrès l’aurait désiré et se montrait même résolu à l’exiger.

D’abord l’armistice, bien qu’accepté au premier moment des deux parts, en définitive n’était pas régulièrement conclu, le roi Guillaume s’étant refusé à en accomplir loyalement les conditions. Sans doute, sur les instances de ses protecteurs et pour ne pas trop les mécontenter, il ne tarda pas à promettre qu’il allait rendre la liberté de l’embouchure de l’Escaut, mais c’était une déclaration bénévole, sans aucun engagement pour l’avenir, et il ne se mettait nullement en devoir de faire évacuer par sa

  1. Voyez la Revue du 1er décembre 1899, du 15 janvier et du 1er juillet 1900.