Francs | |
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En 1888 | 8 |
En 1889 | 25 |
En 1890 | 49 |
En 1891 | 62 |
En 1892 | 110 |
En 1893 | 130 |
En 1894 | 164 |
En 1895 | 174 |
En 1896 | 186 |
En 1897 | 207 |
En 1898 | 252 |
En 1899 | 295 |
En 1900 | 340 |
L’exposé des motifs du ministre des Finances constate que le nouveau chiffre à ajouter dans le budget de 1901, pour cette catégorie spéciale de dépenses, s’élève à 16 millions ; le total de l’augmentation atteint donc pour l’année prochaine 356 millions, sans compter les résultats des lois qui ont été votées depuis le mois de mai dernier ou qui vont l’être. Etant donné que « plus de la moitié » de ces dépenses proviennent de l’initiative parlementaire, il est aisé de voir qu’elle va coûter aux contribuables au moins 180 millions de plus qu’il y a douze ans ; et 180 millions représentant, au taux actuel, l’annuité de près de 6 milliards. Le jeu de cette initiative équivaut ainsi, depuis 1888 seulement, à un emprunt plus lourd que celui de la rançon payée à l’Allemagne. En réalité, l’influence de l’initiative parlementaire dépasse de beaucoup les limites du calcul inséré dans le rapport général de 1900, parce qu’elle excite le zèle de l’initiative ministérielle. Le rôle des Chambres est de contrôler les demandes de dépenses formées par le gouvernement et non d’en proposer. En exerçant attentivement ce contrôle, en défendant le contribuable, elles inspirent au gouvernement la prudence, la modération dans ses projets ; craignant un mauvais accueil, il ne réclame que les dépenses nécessaires, inévitables ; il n’oublie pas que, suivant la recommandation de Cicéron à son frère Quintus partant pour le proconsulat d’Asie : « Le sort des contribuables est, de tous, le plus digne d’intérêt. » Tout est renversé, si la Chambre, non seulement ne remplit pas sa mission, mais donne l’exemple de la prodigalité ; députés et ministres rivalisent de largesses avec les finances publiques, beaucoup moins par les amendemens que