dans l’atmosphère, les poussières microscopiques, qui abondent dans les couches tièdes en contact avec le sol, disparaissent presque complètement. De là dérive la possibilité, pour la vapeur d’eau, de conserver l’état gazeux à des températures bien inférieures à celle de sa condensation, et, pour les gouttelettes liquides, de ne pas se concréter par un froid plus vif que 0°. Lorsque cet équilibre factice se trouve détruit, comme un ressort de pendule trop forcé qui se brise tout à coup, les molécules se resserrent, se condensent, et finalement s’agglomèrent en glaçons, et ceux-ci en grêlons. Ainsi le proclame une nouvelle théorie de la grêle, d’origine italienne. Mais, pour continuer la comparaison, au moment où notre ressort de pendule commence à se tendre, dégageons-le ; il reviendra doucement et sans fracture à son état normal, grâce à cette intervention étrangère. De même, — et le fait résulte de l’expérience, — la sursaturation de la vapeur d’eau ne peut se produire en présence de particules solides diffusées dans l’atmosphère ambiante. Or, précisément, l’effet du même tir est de faire pénétrer, au moment voulu, dans ces régions trop calmes et trop pures, un apport de débris minuscules, de fumées, d’air sale enfin qui transforme la congélation imminente en simple condensation neigeuse ou pluviale. On remarque, d’ailleurs, que, depuis le fonctionnement de l’artillerie agricole, les chutes de neige en plein été, jadis très rares, se sont généralisées dans la Haute-Italie.
Enfin, M. Marangoni a cherché à rajeunir, en la complétant, la théorie de Volta. S’il faut l’en croire, les tirs agissent en uniformisant l’état électrique des zones dans lesquelles la grêle prend naissance, et les fumées joueraient principalement le rôle de matières conductrices.
Il est infiniment probable, après tout, que la formation de la grêle se rattache à des causes multiples. Peut-être que, dans certaines vallées d’Italie, la configuration du sol introduit dans le phénomène un peu plus de simplicité, ou bien elle engendre un mode de formation grandinifère tel que les tirs puissent l’enrayer. Le succès incontestable remporté dans le bassin du Pô serait donc dû au hasard. En tout cas, jamais succès n’a été si rapide et jamais enthousiasme ne s’est élevé à un pareil diapason. Mais aussi, il faut en convenir, les résultats pratiques obtenus encouragent Nos voisins d’au delà des Alpes. Comme, dans le monde physique, il n’est rien d’absolu, cette série de