de confirmer chacun des deux gouvernemens dans ses opinions sur une question où nous regrettons vivement de ne point nous trouver d’accord avec le gouvernement des Tuileries (20 août-7 septembre 1863) ».
L’Empereur n’en ressentit pas moins comme un camouflet ce refus de continuer l’entretien, et Drouyn de Lhuys ne le cacha pas aux cabinets de Londres et de Vienne : « L’empereur Alexandre ne relève que de Dieu et de sa conscience, pour l’accomplissement de ses devoirs à l’égard des peuples soumis à sa domination, et il n’a à rendre à l’Europe aucun compte de l’exercice qu’il fait de ses droits souverains. » Tel est le déclinatoire final adressé à ceux qui, au nom des intérêts généraux, et en vertu d’un titre conventionnel écrit, s’étaient crus fondés à réclamer une participation aux règlemens des affaires de Pologne (22 septembre 1863).
L’Empereur se demanda s’il s’en tiendrait à cette sommation de Drouyn de Lhuys à laquelle ni l’Angleterre, ni l’Autriche ne répondirent, ou s’il poserait un ultimatum à la Russie, prélude de la guerre. Guéroult et Havin, soufflés et inspirés par le prince Napoléon, et Henri Martin jetaient feu et flamme, et demandaient qu’on relevât le gant. « Garder sa part du soufflet de la Russie, accepter cette honte, cette lâcheté, ce serait la France se couchant dans la boue. » Toutes les femmes étaient pour la guerre. La France, journal modéré du sénateur La Guéronnière, repoussait la perspective d’une paix humiliée. Prevost-Paradol, au Courrier du Dimanche, persiflait en des termes sardoniques qui excitaient plus que les bravades. En voyant le Constitutionnel railler plus fort qu’à l’ordinaire le gouvernement de Juillet et la politique de 1840, il s’écrie : « C’est au moment de faire retraite que le feu redouble ; les canons ne tonnent jamais plus haut qu’un instant avant de reculer. Voilà le spectacle auquel nous assistons aujourd’hui. La ligue des journaux officieux est tout en flammes et le gouvernement de Juillet va passer un bien mauvais quart d’heure puisqu’on a pris enfin le parti de l’imiter. L’imiter ! s’écrie déjà la presse officieuse, y songez-vous ? Quelle différence ! En effet, la différence est grande. Sachant qu’il ne pouvait qu’écrire en faveur des Polonais, le gouvernement de Juillet a su se borner au strict nécessaire et ne les a pas enivrés par l’ardeur de ses écritures. Et surtout il s’est gardé de témoigner un superbe dédain pour ceux qui parlent sans agir. On disait :