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Côtes et ports français
de la Manche

III[1]
LA GRANDE FALAISE NORMANDE
HONFLEUR, LE HAVRE, ÉTRETAT

I

Tout à fait à l’embouchure de la Seine, sur la rive gauche du grand fleuve, vis-à-vis d’Harfleur et Lillebonne à peu près disparus aujourd’hui, la marine et le commerce fréquentent encore d’une manière active les deux ports de Pont-Audemer et de Honfleur. L’un et l’autre sont bien antérieurs au Havre, et le second en particulier avait encore, il y a cent ans à peine, une importance presque égale. Mais tous deux ont beaucoup souffert de la terrible concurrence de leur riche et puissant voisin.

Pont-Audemer, enfoncé dans une vallée fertile, boisée et tributaire du grand fleuve, a été de tout temps et restera toujours un port secondaire. Mais il est très heureusement situé au point même où les divers bras de la Riscle ou de la Rille, qui le traversent et alimentent plusieurs usines, se réunissent en un seul qui devient navigable, et où le courant fluvial commence à être soutenu par le flot de marée. Rien de bien certain sur le passé de ce petit port intérieur, d’accès assez facile, et qui a dû

  1. Voyez la Revue des 15 juillet et 1er août.