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Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 10.djvu/874

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à la mine qu’une seule entrée, il fallait bien pourtant créer un retour d’air. « On établissait alors, sur un côté du puits, ou de la galerie, soit une cloison continue en bois, soit une ligne de caisses en bois assemblées l’une à la suite de l’autre. Pour favoriser l’entrée de l’air, on disposait, à la partie supérieure de la cloison ou de la conduite, une manche tournée vers le vent. Assez souvent, pour obtenir un meilleur effet utile, on lançait de l’air au moyen d’un gros soufflet de forge. Exceptionnellement on avait recours à une batterie de deux ou trois soufflets de forge dont les courans étaient rassemblés dans un coffre surmontant la conduite du puits… »

Il est évident que la condition du mineur, en tant qu’elle dépend et résulte de la conjonction, de la combinaison des circonstances du travail et des circonstances du milieu, ne ressemble aujourd’hui en rien, ou ne ressemble que de fort loin à ce qu’elle était jadis. M. Grüner, au nom du Comité central des houillères de France, en rassemblait ainsi les traits devant la commission de la Chambre des députés, et les opposait par séries dans un raccourci vigoureux.

« Jadis, disait-il, les travaux souterrains n’étaient reliés au jour que par des galeries sinueuses, le long desquelles les travailleurs ne pouvaient circuler que courbés en deux, au milieu d’un air stagnant chargé de poussières, de fumées et de vapeurs… Les études poursuivies en commun par les exploitans et par les ingénieurs du corps des mines ont conduit à l’adoption de règles qui assurent un aérage abondant et ininterrompu des travaux. Ce ne sont point seulement les galeries principales de roulage et les puits d’entrée d’air, ce sont les chantiers d’exploitation et les galeries de retour d’air dont les sections sont fixées ; partout, grâce à de puissans ventilateurs, l’air circule, entraînant les fumées et diluant les gaz dangereux jusqu’à les rendre inoffensifs ; partout aussi, les mesures sont prises pour diminuer la quantité de poussière en suspension dans l’air.

« L’ancienne anémie des mineurs a presque complètement disparu, et, s’il est maintenant un risque auquel est exposé le mineur, c’est celui de se refroidir au contact du courant d’air violent qui doit nécessairement parcourir les voies de fond, s’il faut être assuré de balayer le grisou et le mauvais air. L’aérage actuel est singulière nient meilleur dans les mines que dans la majorité des ateliers et manufactures. Les températures élevées