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UNE CORRESPONDANCE INÉDITE
DU
P. DIDON

DEUXIÈME PARTIE[1]


Jérusalem, 14 mars 1883.

Mon cher ami,

Je veux vous envoyer un mot de souvenir affectueux de Jérusalem.

Je vais bien. Tous mes compagnons se portent à la perfection.

Moi, je me nourris des impressions divines qui me remplissent au souvenir de tout ce que le Christ a fait dans cette terre.

Je n’oublierai jamais ce que j’ai éprouvé en baisant la roche du Calvaire, en visitant le Jardin de Gethsémani, et en regardant du haut du Mont des Oliviers cette ville que le Christ a choisie pour y combattre la dernière lutte, pour y souffrir la suprême agonie, pour y mourir.

Toute cette terre sent la désolation et la mort. Ces montagnes en forme de mamelons, sans arbres, sans verdure, rocailleuses, calcinées, sont d’un aspect profondément lugubre. Vous

  1. Voyez la Revue du 1er février.