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Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 13.djvu/408

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du monde qui, depuis bientôt deux cent cinquante ans, est une de nos gloires. Ne faut-il point s’y prendre bien longtemps à l’avance pour être certain qu’aucun nuage intempestif n’aura la fantaisie d’empêcher nos hôtes scientifiques de connaître tous les détails du phénomène céleste pour lequel quelques-uns seront venus de très loin ?

Ce n’est pas seulement de l’étude des éclipses que nous nous préoccupons, c’est de la photographie du soleil non éclipsé, dans les circonstances où il existe des nuages qui, pendant des mois entiers, condamnent à un repos forcé les astronomes de la terre. Non seulement on perfectionnera la physique solaire en étudiant l’état du disque presque tous les jours sans interruption, mais on photographiera en même temps l’espace céleste où l’astre trône, on le fera dans des conditions excessivement favorables. En effet, son irradiation sera bien moindre, et l’on saisira de plus la silhouette de corps gravitant dans son voisinage. En tous cas, il est indubitable que l’on se fera une idée exceptionnellement exacte de son rayonnement calorifique.

Est-ce trop espérer de la science des siècles futurs que de croire qu’en employant des moyens d’observation plus puissans que les nôtres, elle arrivera à constater des faits d’une importance supérieure ? Et le savant qui aurait pénétré les lois de la radiation solaire ne serait-il pas bien près de deviner celles qui règlent le temps futur ? Mais elle-même, cette recherche, qui paraît simple, n’est point sans être hérissée de difficultés singulières. Aussi pourrait-on concevoir des doutes légitimes sur le succès de ces opérations délicates, si l’aéronautique ne s’avait fournir à la météorologie des moyens perfectionnés pour sonder les profondeurs de l’atmosphère, dans les années où le mois de Brumaire empiète, comme en. 1902, sur celui, de Frimaire.


IV

Les ballons-sondes et les ballons montés ne sont pas restés longtemps isolés. M. L. Rotch, directeur de l’observatoire météorologique de Blue-Hill (Massachusets), a imaginé de lancer dans l’océan atmosphérique de grands cerfs-volans emportant avec eux des enregistreurs automatiques. Ses essais ont été si