d’effectuer, successivement, au Transvaal, avaient épuisé toutes les ressources dont ils disposaient, aussi bien dans les Iles Britanniques que dans leurs colonies d’Asie, et il eût été d’une extrême imprudence, au moment où un conflit international pouvait surgir en Extrême-Orient, de dégarnir l’Inde des rares unités métropolitaines qui y avaient été laissées.
Ces troupes indiennes arrivèrent à Tien-Tsin pendant la période la plus critique du siège et, dès le jour de leur débarquement, elles furent soumises à de terribles épreuves, aux côtés des troupes européennes des différentes nationalités et des troupes japonaises et américaines, qui par elles-mêmes, par le fait de leur origine, de leur constitution ou de leur participation à de précédentes campagnes, possédaient une valeur militaire exceptionnelle, ou s’étaient rapidement aguerries au cours des nombreuses actions de guerre auxquelles elles venaient de coopérer depuis l’ouverture des hostilités. Dans ces conditions, n’ayant pour tous cadres que quelques officiers européens, composées d’élémens hétérogènes comme races, comme mœurs, comme religion, il était difficile d’exiger de ces troupes indiennes les qualités militaires de premier ordre qui distinguaient les corps alliés avec lesquels elles allaient opérer et, en quelque sorte, se trouver mises en parallèle.
Les Japonais constituaient, eux aussi, il est vrai, comme les troupes indiennes, une force comprenant exclusivement des élémens asiatiques, mais ces élémens, pénétrés des mûmes sentimens, unis par les liens d’une fraternelle solidarité, présentaient une cohésion parfaite. Une instruction militaire perfectionnée, un entraînement méthodique et de longue haleine les avaient assujettis à une discipline inflexible. Leurs cadres, officiers et sous-officiers, par les exemples qu’ils donnaient sans cesse à leurs hommes, par la crânerie avec laquelle ils se comportaient au feu, par les conseils, les exhortations qu’ils leur prodiguaient à toute occasion, par le paroxysme auquel ils étaient parvenus à porter