prolongeant, a éclairci sur ce point leurs idées, à l’origine un peu incertaines. Ils n’admettent plus que « l’Eglise ne soit que le département ecclésiastique d’un État sans croyance[1]. » Ils proclament que l’une, des grandes « erreurs » des réformateurs anglais a été « l’acceptation de la doctrine de la suprématie royale[2]. » Il leur parait notamment insupportable que les questions religieuses soient jugées par des cours civiles et réglées législativement par le Parlement. « Le Parlement, dit Liddon devant un grand meeting, avec ses mécréans de toute espèce, est absolument incapable de discuter aucune question ecclésiastique[3]. » On se révolte contre des affirmations qui eussent passé autrefois sans difficulté, par exemple quand sir William Harcourt dit à la Chambre des communes : « L’Etablissement est la propriété de la nation ; c’est la nation qui lui a donné naissance et lui a confié l’autorité, » ou quand un journal très répandu, le Daily Telegraph, ajoute : « L’Eglise d’Angleterre appartient au peuple anglais, et le peuple anglais est déterminé à être maître chez lui. » Lord John Russell ayant rappelé, dans une lettre au Times, le texte du serment que les évêques anglicans prononcent à genoux devant la Reine, et où ils déclarent qu’elle est « le seul gouverneur suprême, en ce royaume, des choses tant spirituelles que temporelles, » et reconnaissent « tenir d’elle leur évêché aussi bien au spirituel qu’au temporel, » beaucoup d’esprits en sont scandalisés et troublés, comme d’une révélation humiliante du vice de leur Eglise[4]. Une société s’était fondée « for the libération of religion from State patronage and control ; » d’après le compte rendu de ses opérations en mai 1875, elle avait tenu déjà plus de 700 meetings et distribué plus d’un million de tracts.
Le besoin d’indépendance spirituelle, allait, chez quelques-uns, jusqu’à désirer le « des établissemens » de l’Eglise d’Angleterre ou tout au moins à s’y résigner. J’ai déjà eu occasion de noter cette tendance ; mais, avec le temps, elle s’affirmait davantage. « Nous avons toujours considéré l’Etablissement, comme un embarras… disait le Church Times, le desétablissement ne nous fait pas peur ; nous saurions à peine le considérer comme