Un système de « fausse séparation, » un système « d’oppression, » ainsi que le qualifiait récemment M. Emile Ollivier[1], menace de remplacer le pacte concordataire qui, depuis un siècle, régit en France les rapports de l’Église catholique et de l’Etat. Avant que cette œuvre funeste ne soit accomplie, il nous semble utile de faire connaître aux lecteurs de la Revue quelles sont les relations entre les deux pouvoirs dans un pays gouverné par des institutions essentiellement libérales, en cette Belgique, nation unie à la nôtre par une communauté de race et de lointains souvenirs.
Soumise par l’Espagne aux néfastes rigueurs de l’Inquisition dans le temps où la Réforme s’épanouissait en Europe, la Belgique se trouva ainsi épargnée des atteintes du protestantisme. Au contact de ses maîtres, elle se pénétra même d’une foi particulièrement rigoriste et démonstrative qui subsiste de nos jours, entretenue par le sang espagnol jadis infusé dans les veines de ses habitans.
L’incorporation de leurs provinces à la France avait imposé aux Belges l’obligation de se conformer à la réglementation constitutionnelle du culte. On comprend quel soulagement
- ↑ Pour le Concordat, dans le Correspondant du 25 mars 1905.