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LA LOI MILITAIRE
L’EMPEREUR ET NIEL


I

La loi du 21 mars 1832 établit le système qui était encore en vigueur à l’avènement de l’Empire. Elle constituait la force militaire par un tirage au sort entre tous les jeunes gons ayant accompli leur vingtième année au 1er janvier. La portion de la classe, favorisée par le sort ou exemptée à un titre quelconque, était définitivement libérée. Le contingent incorporé dans l’armée active devait servir sept ans. Mais, d’une part, le temps de service courant du 1er janvier et les formalités de tirage et de révision n’étant terminées qu’en juillet, le service effectif était diminué de six à sept mois ; d’autre part, soit pour faire des économies, soit pour faire passer dans le rang un plus grand nombre d’hommes, on accordait des congés illimités, et, en réalité, le service n’était jamais de plus de cinq ans, et souvent moins. La seconde partie du contingent, laissée dans ses foyers à titre de réserve, demeurait sous le coup d’un appel par ordonnance royale pendant sept ans ; et, même pendant ces sept ans, elle pouvait être soumise à des revues et à des exercices périodiques.

Le contingent annuel ne resta pas fixé une fois pour toutes comme sous la Restauration : il devait être voté chaque année par les Chambres. Pourtant il fut en fait, pendant toute la monarchie de Juillet, de 80 000 hommes, chiffre qu’on croyait nécessaire pour obtenir une armée de 500 000 hommes. Or, chaque année, 310 000 jeunes gens environ parvenaient à vingt ans ;