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Dormez, jalous, ge vos en pri,
Dormez, jalous, et ge m’envoiserai (a)[1].

Ci le me foule, foule, foule,
Ci le me foule, le vilain[2] !

Ja vilains m’amor n’avra,
Ja n’i bet (b)[3] !

Un danseur devait à l’occasion représenter ce vilain, le mari, puisque certains « refrains » supposent la présence du personnage, que la jeune femme repousse :


<poem>Ostés le moi,
Cest vilain la ;
Se plus le voi.
Je morrai ja.

Ostés cel vilain, ostés !
Se vilains atouche a moi,
Nis del doi (c;.
Je morrai[4].

Nus n’atoche a moi, s’il n’aime par amors[5] !

Dieus ! vez les ci les douz braz ;
Ja li vilains ne s’i dormira.
Cest tout la jus corn dist souz l’olive.
Dieus ! vez les ci les douz braz !
La fontenele i sordoit serie (d) :
Bon jor ait hui qui tout mon cuer a !
Dieus ! vez les ci les douz braz ;
Ja li vilains ne s’i dormira </ref>.<ref> Motets, II, p. 101.


3. — LE BOIS D’AMOUR

Dans le petit conte intitulé La Cour de Paradis[6], où plusieurs thèmes de danses sont indiqués, des gardiens défendent l’entrée d’un bois mystérieux, et chantent :

(a) Je prendrai du bon temps. (b) Qu’il n’y prétende pas ! — (c) Rien que du doigt. — (d) Y sourdait douce.

  1. Motets, II, p. 130.
  2. La chastelaine de Saint-Gilles, V. 17.
  3. Motets, I, p. 117.
  4. La chastelaine de Saint-Gilles, V. 8.
  5. Le Roman de la Poire, éd. Stehlich, V. 949.
  6. Recueil de fabliaux, publié par Barbazan et Méon, t. III.