Au vert bois déporter m’irai :
M’amie i dort, si l’esveillerai[1].
Peut-être est-ce le sommeil de cette dormeuse que défendaient les gardiens du bois sacré.
C’est une scène d’enlèvement que devait introduire ce rondel :
<poem>Or ai ge trop dormi :
On m’a m’amie amblee (a)
Ç’ont fait mi anemi ;
Or ai ge trop dormi.
Mielz amasse estre ocis
Au tranchant de m’espee.
Or ai ge trop dormi :
On m’a m’amie amblee[2].
Une danseuse, sans doute protégée par le chœur, tâche d’éviter un jaloux, qui la guette :
<poem>Prenés i garde,
S’on me regarde ;
S’on me regarde,
Dites le moi,
Por Deu vos proi ;
Car tés m’esgarde
Dont molt me tarde
Qu’il m’ait o soi (b)
Bien l’aperçoi,
Et tel ci voi
Qui est, je croi,
(Feu d’enfer l’arde ! )
Jalons de moi.
Mais pour lui d’amer ne recroi (c).
Por nient m’esgarde ;
Bien port sa garde ;
(a) On m’a enlevé mon amie. — (b) Car tel me regarde dont il me tarde qu’il m’ait avec lui. — (c) Mais je ne renonce pas à aimer à cause de lui.