J’arai rechoi
Et de mon ami le dosnoi (a)[1].
Le rythme de cette piécette suffirait, à lui seul, à indiquer qu’elle est une chanson de danse ; mais nous en avons un autre indice : elle nous a été conservée sous cette autre forme, où s’entremêlent de ces vers (C’est tot la jus en ces boschages, etc.), qui, nous le savons par ailleurs, formaient dans les danses la partie réservée au chœur :
Prendés i garde,
S’on mi regarde ;
S’on mi regarde,
Dites le moi.
C’est tot la jus en ces boschages…
Prendés i garde,
S’on mi regarde.
La pastorete i gardait vaches…
— Plaisans brunete,
A vous m’otroi.
— Prendés i garde,
S’on mi regarde ;
S’on mi regarde,
Dites le moi.
Cette danse[2] est décrite en détail dans les Tournois de Chauvenci[3]. » Un couple de pastoureaux danse au son d’une vielle, et le « garçonnet » fait « la moquerie au robardel : »
Si danse et baie et huie et tume. Et en riant giete la pume, Puis fiert a terre de ses mains.
La danseuse cherche à l’esquiver ; mais, tandis qu’il semble tout occupé à sa chorégraphie, il la saisit :
Au retorner deus fois la baise Ains qu’ele fust point avisée.
(a) Je retrouverai mon repos et les caresses de mon ami.