Hu et hu et hu et hu !
Je l’ai veü (a)
La jus soz la coudroie.
Hu et hu et hu et hu !
A bien près l’ocirroie (b).
D’un douz lai d’amor
De Blancheflor,
Compainz, vos chanteroie,
Ne fust la poor
Del traïtor
Cui je redoteroie.
Hu et hu et hu et hu !
Je l’ai veü
La jus soz la coudroie.
Hu et hu et hu et hu !
A bien près l’ocirroie.
Compainz, en error
Sui (c), qu’a c’est tor (d)
Volenliers dormiroie.
N’aient pas paor :
Voist a loisor
Qui aler vuet par voie !
Hu et hu et hu et hu !
Or soit teü,
Compainz, a c’este voie !
Hu et hu ! Bien ai seü
Que nos en avrons joie (e).
(a) Qui a-t-il vu ? L’ennemi, mari ou rival, le « traïtor » qui pourrat, troublé l’amoureux, et dont on redoute la venue. — (b) J’ai bien envie de l’occire. — (c) Cette expression m’est obscure. — (d) « A c’est tor » est une expression technique de la langue de la danse, ce qui apporte quelque appui à notre hypothèse. — (e) Je le savais bien, que l’aventure tournerait à notre joie.