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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 32.djvu/583

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sous silence les fiacres, voitures de place et autres véhicules destinés aux transports individuels. En dehors de ces derniers modes de locomotion et des grandes lignes proprement dites, les chemins de fer locaux, les tramways et les omnibus ont transporté en 1902, d’après les statistiques officielles, 911 354 000 voyageurs. Voilà la mesure de la circulation urbaine à Londres.

Établis au fur et à mesure du développement de la Métropole, en vertu d’Acts du Parlement concédés à des Sociétés ou même à des particuliers, tous ces moyens de transport en commun se sont créés sans qu’aucune idée d’ensemble ait présidé à leur conception. Dès 1890, le Conseil de comté de Londres a bien essayé de réaliser une centralisation fondée sur la municipalisation des services de transport ; ses efforts n’ont pas abouti. Mais ce que le Conseil de comté, jeune autorité locale agissant comme une sorte de conseil municipal de Londres, n’a pu accomplir, des capitalistes américains l’ont tenté. Leurs efforts pour réaliser, au cours des cinq dernières années, cette concentration des moyens de transport en commun ont partiellement réussi, et ils ont constitué une puissante Société, la London underground electric railway Company qui a su se rendre successivement maîtresse d’un important réseau de chemins de fer souterrains et de tramways électriques, et qui a donné une vigoureuse impulsion à la transformation des vieux métropolitains ainsi que des lignes anciennes de tramways, transformation qui a pour objet de les doter également de la traction électrique.

Depuis fort longtemps déjà, on avait reconnu à Londres, — comme on a dû le faire ensuite dans toutes les grandes métropoles, — que l’intensité excessive de la circulation des voitures, à certains momens de la journée, rendait indispensable l’établissement de lignes souterraines. Londres fut donc, avant toutes les autres villes, pourvue de deux réseaux de chemins de fer souterrains dont les lignes ont été successivement mises en service de 1863 à 1884. Elles furent établies par deux compagnies : le Metropolitan Railway et le District Railway[1], qui

  1. Les dates d’ouverture des divers tronçons de ce double réseau sont les suivantes : 1° de Paddington à Farrington Street (Metropolitan), 1863 ; de Paddington Street à Moorgate Street (Metropolitan), 1865 ; de Paddington Street au South Kensington Museum (Metropolitan), 1868 ; — 2° de South Kensington à Westminster (District), 1868 ; de Westminster à Mansion-House (District), 1868 ; — 3° de Mansion House à Aldgate (St. James), 1876 ; — enfin 4° de Aldgate à Moorgate, pour fermer l’anneau central, 1882.