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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 32.djvu/793

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LA
DÉFENSE DE L’INDO-CHINE

L’Indo-Chine est évidemment notre colonie la plus menacée. C’est aussi la plus belle : sous le gouvernement de M. Doumer, elle a pris un essor qui a dépassé les espérances les plus ambitieuses ; son budget s’est établi sur des bases fermes ; elle paye maintenant toutes ses dépenses civiles et 14 millions de ses dépenses militaires ; son commerce est de 400 millions ; la colonie consomme pour 100 millions par an de produits français ; son réseau ferré atteint un millier de kilomètres et sera doublé dans peu de temps. C’est le grenier à riz de l’Extrême-Orient, qui alimente les pays surpeuplés, comme la Chine méridionale et le Japon, les pays de faible production comme les Philippines, les pays de culture riche comme Java. Sa richesse s’accroît avec son outillage économique et avec le développement des cultures variées (thé, tabac, abaca, etc.).

L’Indo-Chine n’est pas seulement une base d’opérations militaires et navales qui nous permet d’intervenir efficacement en cas de troubles en Extrême-Orient : on n’a pas oublié le rôle qu’ont joué nos troupes d’Indo-Chine en 1900 pendant la révolte des Boxers, au siège de Tientsin, puis dans la délivrance des Légations. C’est aussi un centre de rayonnement pacifique dans la Chine méridionale : la colonie entretient près de chacun de nos consulats une maison d’école, un bureau de poste et un dispensaire ; des institutions comme l’hôpital Paul Doumer à Canton donnent à notre influence un caractère pratique et humanitaire très propre à la servir aux yeux des Chinois.

On voit que l’Indo-Chine est pour la France une possession