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à la reine. Un nommé Leclerc se présente, offre 80 000 livres de forfait afin de prendre l’affaire à son compte. On examine la proposition, on hésite ; là-dessus en vient un autre appelé Nicolas Pallier qui propose 160 000 livres, le double : on l’accepte. Pallier devait sans doute y gagner encore largement.

Tous les huissiers et les sergens qui, jusque-là ne pouvaient instrumenter que dans le ressort de leurs parlemens respectifs, reçoivent la faculté d’agir dans le reste du royaume contre un droit payable à la reine. — Notaires, huissiers et sergens exerçaient en vertu de commissions dressées par les baillis, sénéchaux et prévôts, qui les immatriculaient. On décide qu’il leur sera donné des lettres royales moyennant de nouveaux droits à verser entre les mains de la souveraine. — « Les anciens voituriers et fermiers des gabelles du Lyonnais » avaient quelques reliquats de comptes à solder et des amendes probables à débourser en raison d’irrégularités vraisemblables dans leurs écritures. Marie de Médicis se fait attribuer ces restes. — En 1605, les officiers des bureaux d’élections du royaume étaient rétablis dans leurs droits et privilèges ; ils doivent acquitter des sommes laissées à la reine. — Quoi encore ? Henri IV consent à donner à sa femme « les deniers provenant de la recherche des quatre cas réservés par les lettres d’abolition qu’il a octroyées à ses officiers en l’année 1607, et aussi de la rétention des deniers faits par les officiers et autres commis au recouvrement et recette d’iceux, de quelque nature qu’ils fussent ; » — les deniers « laissés es fonds tant des recettes générales que particulières du domaine, des aides, tailles, taillons, décimes, clergé, gabelles, traites et impositions foraines ou domaniales ; des maisons et hôtels de ville du royaume pour le payement d’aucunes rentes amorties, supposées, doublement employées en deniers comptés et non reçus eu échus par déshérence, forfaiture et méconnaissance ; » — les deniers provenant a des exempts dits francs topins ; » — ou « des francs fiefs, nouveaux acquêts et recherches de l’administration des levées et révision des comptes des receveurs des diocèses du Languedoc »... etc. Il n’était particularité fiscale, féodale, administrative que les donneurs d’avis n’eussent consciencieusement examinée pour y découvrir quelque source insoupçonnée de revenus. l’ y eut plus : en 1609 les Espagnols chassèrent de leur péninsule les derniers moresques. Ce fut un lamentable exode à travers les Pyrénées de huit ou neuf cent mille misérables qui traversèrent le midi de la France dans