des rizières bourbeuses de Chine ou de Java, clairs bois d’eucalyptus des « oasis » de la Campagne romaine, ou vieilles palmeraies sahariennes abritant sous leurs ombrages déliés figuiers et grenadiers, orges et fèves, tout ces « champs » ou « jardins » sont à tel point des empreintes positives du travail humain qu’ils seraient inscrits sur des clichés photographiques alors même que nous ignorerions par quels efforts et par quels moyens se trouve ainsi modifié, sur de si vastes étendues et sous des formes si variées, le revêtement végétal naturel de la terre.
Un quatrième fait s’observe, tantôt associé au « champ » ou au « jardin, » tantôt au contraire, et souvent même puissant et très développé, là où se raréfient les taches de culture, mais toujours ici comme là, lié à la présence des hommes : dromadaires et chameaux dispersés qui se nourrissent des touffes raides et dures du désert, vaches groupées qui paissent l’herbe courte et odorante de l’Alpe, longs convois de moutons serrés qui broutent les tiges et les feuilles des steppes sèches du monde méditerranéen, ou bien chevaux arabes qui sont individuellement dirigés par des mains humaines, rennes qui conduisent des traînaux sur les neiges de Laponie, buffles égyptiens menant la charrue et traçant, sous l’aiguillon de l’homme, les sillons du champ : c’est tout un peuplement animal qui se manifeste nettement comme subordonné à la volonté humaine et que nous traduisons encore par une double et générale expression concrète : le « troupeau » et la « bête attelée. »
C’est sous ces formes positives de « champs » et « jardins, » de « troupeaux » et « bêtes attelées » que se révèle et que doit être d’abord introduit dans les études géographiques ce grand nombre de faits différens, — plantes cultivées et animaux domestiqués — qui datent ici d’une si haute et si traditionnelle antiquité, qui ont été là de si brusques et si récentes nouveautés — et qui comprennent, depuis les origines de la préhistoire humaine, tout ce que l’on peut dénommer : « faits de conquête végétale et animale. »
Il nous reste à noter de notre observatoire deux autres types de faits, qui, nous le verrons, représentent l’un et l’autre, quoique à des degrés divers, l’ « économie destructive, » ou Raubwirtschaft, selon l’énergique désignation allemande, c’est-à-dire le « rapt économique. »
Çà et là, sur la terre, et souvent dans le voisinage de la « mai-