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Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 34.djvu/584

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prolongeait pendant plusieurs mois. Les mesures prises pour l’organisation du Landsturm démontrent la difficulté de trouver les cadres nécessaires à cette formation.

Même dans l’armée active, le recrutement des sous-officiers, ce rouage si important de l’armée, ne donne pas tous les résultats désirables, et s’il est suffisant, comme nombre, la qualité ne répond certainement pas aux exigences de la guerre actuelle.

La presse militaire allemande s’est occupée de ce sujet, dès le lendemain de la guerre de 1870-1871. Un article déjà ancien est, à cet égard, particulièrement instructif, en ce qu’il fait connaître, en les analysant, les différentes sources où s’alimente le corps des sous-officiers au delà des Vosges. Il est tiré d’une des publications périodiques allemandes les plus autorisées[1], et les modifications survenues, depuis lors, n’ont pas influé d’une manière essentielle sur la situation signalée ; aussi est-il intéressant de le reproduire et d’en tirer les conclusions qu’il comporte.

« Les sous-officiers de l’effectif de paix se recrutent principalement au moyen des rengagés, en cas de besoin, au moyen d’hommes qui n’ont pas encore terminé leurs trois ans de présence sous les drapeaux. En outre, un grand nombre d’entre eux sort des écoles de sous-officiers, dans lesquelles on peut s’engager volontairement après dix-sept ans accomplis.

« Les élèves de ces écoles sont tenus de servir deux ans, dans l’armée active, pour chaque année de présence à l’École, et en outre des trois années de leur service légal, c’est-à-dire qu’ils restent six ans sous les drapeaux après leur sortie des écoles.

« Les années d’école comptent comme service actif. Dans ces dernières années, le recrutement des sous-officiers a été insuffisant dans l’armée allemande, comme du reste dans les autres armées.

« La cause doit en être attribuée en partie aux pertes considérables subies pendant et après la guerre, mais surtout aux changemens qui ont affecté les conditions ordinaires de la vie sociale. Le commerce et l’industrie ont pris un essor inaccoutumé, l’augmentation des salaires combat le penchant qui portait les jeunes gens vers le métier des armes, penchant qui se développe pourtant d’habitude dans une population vigoureuse, à la suite de succès militaires. L’augmentation de solde comme les autres

  1. Jahresberichte über die Veründerungen und Fortschritte im Militärwesen, 1875.