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De tous les témoins que j’ai vus à leur poste, je n’en ai vu qu’un seul qui fût un peu pointilleux et même un peu pointu : c’était un tout jeune homme, qui voulait faire blanc de son épée toute neuve : prenez « épée » au figuré, pour « science » toute neuve ou « autorité » toute neuve ; encore n’a-t-il rien dit ni rien fait d’où pût s’élever « une bataille autour de l’urne. » Le président, la loi à la main, l’a rappelé à l’ordre, et, comme lui-même avait conscience de représenter l’ordre, il y est immédiatement rentré. Non ; ce qui « organise » la bataille, c’est qu’il soit possible ou que l’on croie qu’il est possible d’» organiser » le tumulte afin d’ « organiser » la fraude. Au contraire, tout ce qui tend à « organiser » la probité du scrutin, « , organise » du même coup la paix.

La conclusion ? Un mot. Que l’on considère soit la représentation proportionnelle, soit « le secret et la liberté du vote, » soit enfin « la sincérité des opérations électorales, » l’expérience belge est décisive. Reprenons-la à notre compte ; nous avons tout à y gagner.


CHARLES BENOIST.