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par le préfet parmi les conseillers municipaux, les industriels ou anciens industriels, les commerçans ou anciens commerçans, les employés ou les ouvriers, les représentans des associations syndicales ou d’enseignement, etc.

Suivant la nature de l’enseignement qu’elles donnent, les écoles publiques d’enseignement technique sont du degré élémentaire, moyen ou supérieur ; elles sont soit nationales, c’est-à-dire, entretenues et administrées par l’Etat, soit départementales ou communales, c’est-à-dire entretenues et administrées concurremment par l’État et par un ou plusieurs départemens, une ou plusieurs communes. Quant aux écoles privées, elles restent entièrement libres de leurs programmes, mais sont soumises à la surveillance des inspecteurs de l’enseignement technique ; elles peuvent, si elles le désirent, être reconnues par l’Etat après avis du Comité départemental et du Conseil supérieur de l’enseignement technique. Dans ce cas, des certificats d’études et des diplômes peuvent être délivrés par un jury d’examen nommé par le ministre, et l’Etat peut participer aux dépenses de fonctionnement de l’École, sans toutefois que cette participation puisse dépasser le quart de ces dépenses totales.

L’une des parties capitales du projet de loi est celle qui est relative aux cours professionnels ou de perfectionnement. Il est connu de tout le monde que l’apprentissage disparaît peu à peu, du moins tel qu’il devrait être, à savoir la préparation complète, théorique et pratique, à l’exercice d’une profession ; la tendance moderne est à la stricte spécialisation. L’enseignement professionnel est le moyen efficace d’y remédier. Les pays étrangers l’ont compris et nous avons montré, au début de cette étude, que les uns comme la Belgique, les États-Unis, la Suisse, ont développé dans des proportions considérables leur enseignement technique élémentaire et que l’on est allé plus loin dans d’autres contrées en édictant l’obligation de l’enseignement professionnel pour les jeunes gens employés dans le commerce et dans l’industrie. Nous avons vu notamment qu’en Allemagne, si les États particuliers et les communes sont encore libres de rendre obligatoire ou non la fréquentation des Fortbildungsschulen, la tendance vers l’obligation s’accentue de plus en plus. L’enseignement professionnel obligatoire pour les apprentis est établi en Danemark, en Norvège, en Autriche, et c’est surtout la Hongrie qui peut servir de modèle par sa loi de 1884. Dans son