Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 35.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

locale professionnelle... Les jeunes gens et les jeunes filles qui suivent les cours professionnels sont admis à la fin de chaque année à concourir pour l’examen d’aptitude dont le certificat dispensera de suivre les cours dans les années suivantes... Les chefs d’établissement qui auront contrevenu aux prescriptions de la présente loi, et les parens qui empêcheraient leurs enfans de fréquenter les cours ou de les suivre assidûment, seront passibles des peines suivantes... »

Après avoir analysé comme nous venons de le faire cet important projet de loi et lui avoir donné toute notre approbation, il nous reste à prévoir ses résultats probables. Ainsi que la très bien dit le rapporteur de la Chambre des députés, M. Astier, la lutte qui se poursuit entre les nations sur le terrain de la production et des échanges, pour pacifique qu’elle soit, est en réalité aussi importante que celle qui pourrait se livrer sur les champs de bataille ; on peut l’affirmer, ici comme ailleurs la victoire appartiendra à celui qui aura le mieux préparé les armes du combat, c’est-à-dire, en définitive, au plus instruit. Comme le disait Jules Simon : le peuple qui a les meilleures écoles est le premier des peuples ; s’il ne l’est pas encore, il ne tardera pas à le devenir. De son côté, M. Carnegie, dont l’expérience paraît décisive, a écrit : « L’instruction a toujours l’avantage, à autres qualités égales. Prenez deux hommes de même intelligence naturelle, de même énergie, de même ambition et de même caractère, celui qui aura reçu l’instruction la meilleure, la plus étendue, la plus avantageuse, aura inévitablement la supériorité sur l’autre. » Enfin, M. Torau-Bayle, dans son rapport au ministre du Commerce sur l’enseignement commercial à ses divers degrés, et le développement économique de l’Allemagne, déclarait qu’il est de toute nécessité que les autres peuples adoptent le système d’éducation commerciale allemand et particulièrement la Fortbildungsschule obligatoire, sous ‘peine d’être irrémédiablement vaincus par l’Allemagne sur tous les marchés d’exportation.

Les indications que, dans le cours de ce travail, nous avons données sur ce qui se fait déjà en France sous le rapport de l’instruction commerciale, et ce qui s’y prépare encore, nous permettent d’affirmer que les jeunes gens bien préparés pour devenir, soit employés, soit chefs de maisons, ne nous manquent déjà pas et deviendront de plus en plus nombreux. La situation