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I

Pour nous conformer à la courtoisie internationale, nous adopterons l’ordre alphabétique pour la revue des pays étrangers, mais il se trouve précisément que celui qui, d’après cette manière de procéder, vient en tête est aussi celui qui, de l’aveu général, occupe le premier rang dans l’enseignement technique. Il est toutefois difficile d’énoncer pour l’Allemagne des chiffres statistiques, car deux faits rendent malaisée la comparaison avec d’autres pays. C’est d’abord que l’enseignement complémentaire des apprentis et des petits employés y est désigné sous le nom d’» écoles » tandis que la plupart des autres nations, et plus justement selon nous, le qualifient de « cours commerciaux ; » c’est ensuite que, presque toujours, les Écoles de commerce allemandes, outre les élèves proprement dits qu’elles conservent toute la journée, reçoivent, à de certaines heures, des auditeurs irréguliers.

L’enseignement élémentaire et les cours professionnels y sont assurés tout d’abord par les sections commerciales des Écoles d’enseignement moderne Handels abteilungen der Realschulen et ensuite par un nombre considérable d’écoles de perfectionnement Fortbildimgsschulen. L’opinion publique ajoute une telle importance à ces dernières que la loi du 1er juin 1891 est venue accorder aux États particuliers ainsi qu’aux communes le droit d’imposer aux apprentis l’obligation de les suivre ; on constate du reste que dans toute l’Allemagne cette obligation tend à devenir la règle. La progression du nombre de ces écoles de perfectionnement est presque stupéfiante : de 363 qu’elles étaient en 1898, elles sont montées en 1905 à 522, dont 237 à fréquentation obligatoire, 146 indirectement obligatoires, et seulement 139 facultatives.

Les écoles d’enseignement moyen tant publiques que privées ne semblent pas avoir augmenté dans ces dernières années ; il y en avait 98 en 1899 d’après l’Annuaire Zimmerman. L’attention s’est surtout portée, en dernier lieu, vers la création et le développement des Handelshochschulen. Ce sont de véritables Facultés de commerce qui ont pour objet, comme le disent leurs programmes, de perfectionner l’instruction commerciale de la même façon que les Universités complètent l’instruction générale. L’Allemagne compte actuellement quatre de ces Facultés : à Leipzig,