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mettait au bout d’un temps qui correspond à la constitution de la quatrième masse tout entière, la seconde localité dans les mêmes conditions littorales que la première.

La pierre à plâtre est ordinairement si finement cristalline qu’elle rappelle le grain du sucre ; mais souvent aussi elle est à élémens beaucoup plus larges et des lits s’y signalent par leur structure en grands cristaux, longs de 10 centimètres, rangés verticalement les uns contre les autres : ce sont « les pieds d’alouettes » des ouvriers. Ils abondent dans le sol, par exemple au boulevard de Clichy. En outre, au sein des marnes séparatives des masses de gypse, et spécialement dans celles qui sont intercalées entre la première et la deuxième, le sulfate de chaux est en énormes groupes de deux cristaux lenticulaires associés de telle façon que leur fracture donne lieu, par exemple sous la place d’Anvers, aux « fers de lance » que tout le monde connaît. Il suffit d’une étude même superficielle pour reconnaître que ces formes ont été acquises par le gypse après son dépôt et probablement longtemps après.

C’est sans doute l’un des innombrables effets de l’active circulation souterraine des eaux, qui déjà nous a procuré tant de notions remarquables. Seulement cette fois, il ne s’agit plus, comme pour les productions minérales de la place de la Concorde, de phénomènes actuels, mais de réactions qui ont pris naissance à des époques antérieures. On constate ainsi que des faits correspondant les uns aux autres se sont répétés aux divers momens de l’histoire de la terre, dès que les conditions leur ont été favorables.

Il faut mentionner, dans la même catégorie, la rencontre de la pierre à plâtre, en plus d’un point du sol de Paris, sous la forme d’albâtre. L’albâtre gypseux, d’aspect cireux et si analogue à l’albâtre calcaire, — si inférieur du reste à celui-ci par son peu de dureté, qui permet de le rayer avec l’ongle, — est une matière ayant la même composition que la pierre à plâtre mais dont l’origine est entourée d’un profond mystère. C’est comme la solidification d’une gelée où le minéral n’a pas pris les contours cristallins qui lui sont ordinaires ; à moins qu’elle ne résulte au contraire de la perte par le minéral de son état saccharoïde habituel.

On est d’autant plus disposé à accepter cette seconde manière de voir qu’en une foule de points de notre région, la pierre à