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des écoles supérieures de commerce ont fondé pour chacune de ces écoles des associations amicales qui font figurer dans leur programme le développement et le perfectionnement des études commerciales. Ces différentes associations se sont fédérées en une Union des associations des anciens élèves des Écoles supérieures de commerce reconnues par l’Etat, laquelle union est très prospère, compte environ 7000 membres, et publie un Bulletin bimensuel fort apprécié. De nombreuses écoles d’enseignement technique de toutes classes et de tous degrés ont déjà organisé, ou projettent d’organiser, parmi leurs anciens élèves, des associations amicales, et il faut voir là un mouvement qui promet d’être utile à la cause de cet enseignement. Enfin une nouvelle et dernière preuve de l’intérêt que le public français porte de plus en plus à ces questions réside dans le succès remarquable du Congrès organisé par le journal le Matin avec le concours de la Commission parlementaire du commerce, qui s’est tenu à Paris du 1er au 5 juin 1903 sous la présidence de M. Trouillot, et qui a servi de base à l’obligation désormais imposée aux conseillers du Commerce extérieur, d’aider au placement des jeunes Français à l’étranger, donnant ainsi une nouvelle impulsion à l’enseignement commercial.


III

Ce qu’il reste à faire pour placer l’enseignement commercial en France à la hauteur de ce qu’il est dans les pays étrangers les plus avancés, nous allons l’apprendre par le récent rapport fait par M. Cohendy au nom du Conseil supérieur de l’enseignement technique, industriel et commercial, par le projet de loi qui en est résulté et qui a été déposé par le ministre du Commerce, enfin par le rapport que M. Astier a présenté à ce sujet à la Chambre des députés le 13 juillet 1905.

Aussi longtemps que l’enseignement sous toutes ses formes était resté sous la direction exclusive du ministère de l’Instruction publique, tout ce qui touchait de près ou de loin au côté technique ou professionnel était décrié. L’enseignement classique seul était en honneur, les élèves intelligens lui étaient infailliblement réservés ; il semblait que l’enseignement moderne ne fût institué que pour les enfans les moins bien doués. C’était l’époque où dans les familles on disait couramment : Mon fils aîné est fort