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communiquer un abrégé, je tâcherai de l’insérer dans une nouvelle édition.

Je connaissais le fait pour Belfort ; Sauzay (Histoire de la pénétration révolutionnaire dans le Doubs, III, 191) mentionne l’expédition commandée par le cafetier Marion ; mais il ne parle pas d’Héricourt.

Ce n’est pas moi qui traiterai de la guerre, des finances et de l’Église ; j’ai assez à faire avec l’histoire des pouvoirs publics. Mon dernier volume ne traitera que du gouvernement révolutionnaire, et c’est déjà beaucoup pour mes forces qui sont petites.

Je vous félicite de pouvoir étudier une histoire locale en détail et sur pièces authentiques. Il n’y a rien de plus utile et de plus probant. Si vous avez des détails et des chiffres sur les élections (nombre des inscrits, nombre des votans, nombre des électeurs formant la majorité, qualité des élus, liberté de voter ou violences exercées sur les votes), vous avez en main les pièces décisives : le fait le plus significatif de toute cette époque est le petit nombre et la basse qualité du parti régnant, et là-dessus toutes vos communications me seraient précieuses. Les renseignemens donnés par A. Babeau (Troyes) et par Sauzay sont frappans, et j’en ai trouvé d’autres non moins étranges sur Belfort.

Agréez, monsieur, l’assurance de mes sentimens les plus dévoués et les plus distingués.


À Monsieur A. Leroy-Beaulieu.


Paris, 2 janvier 1882.
Monsieur et cher collègue,

Recevez mes vifs remerciemens pour votre article[1] d’hier. Par le temps qui court, un livre d’histoire philosophique n’est guère jugé qu’au point de vue des partis, et je me félicite deux fois de l’avoir été par l’auteur de la Russie Contemporaine.

Vous avez très bien vu que chez moi l’historien tient au psychologue. À mon sens, la psychologie doit jouer dans toutes les

  1. L’article de M. Leroy-Beaulieu : Un Philosophe historien, M. Taine, publié dans la Revue des Deux Mondes du 1er  janvier 1882, a été reproduit dans le volume intitulé ; la Révolution et le Libéralisme (Hachette et Cie).