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à tour ou à la fois socialistes et révolutionnaires ; sauf un petit groupe, aussi petit que celui de Mounier et Malouet, il n’y a point de libéraux en France : rappelez-vous ce terrible mot de Mallet du Pan : « La liberté, chose à jamais inintelligible aux Français. »

Encore une fois merci, et croyez à mes sentimens les plus distingués, les plus sympathiques et les plus dévoués.


Au comte de Martel.


Menthon-Saint Bernard, 16 novembre 1882,
Cher monsieur,

Je vous suis très obligé de la note sur Danton que vous voulez bien m’envoyer. M. de Sybel a déjà marqué quelque chose de ses velléités pacifiques et diplomatiques. Sur son courage physique, je ne sais rien de précis, je vois seulement qu’il est bien mort. À mon sens, c’est surtout par dégoût qu’après septembre 1793 il a lâché le gouvernail ; il fallait être aussi raide et aussi borné que Robespierre pour se décider à pousser jusqu’au bout dans le système de la guillotine.

Je vous félicite d’avoir presque fini vos deux volumes ; les rectifications à faire à M. Thiers sont très nombreuses ; je viens de relire les volumes de Lanfrey qui en apportent déjà beaucoup.

Pour moi, la santé m’a manqué cette année ; depuis plusieurs mois, j’ai dû cesser de travailler et je reviendrai à Paris avec très peu de besogne faite.

Agréez, cher monsieur, l’assurance de mes sentimens les plus distingués et les plus dévoués.


À Émile Templier[1].


Menthon-Saint-Bernard, 8 novembre 1881.
Mon cher monsieur,

Je vous suis très obligé de vos observations, et j’en profite sur un point, pour préciser et ne pas laisser au lecteur la possibilité

  1. Émile-François Templier, gendre de M. Louis Hachette, et associé de la maison (1821-1891).