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ministre des Finances et M. Maruéjouls, ministre des Travaux publics. Ce projet est précédé d’un exposé des motifs si convaincant que nous lui avons emprunté la plupart de ses argumens. Il a même donné lieu à un rapport très remarquable de M. Chaumet, député de Bordeaux. Et par la faute de nos mœurs politiques, ce projet de loi dort… et nos ports aussi !

Au nombre des mesures que certains pays ont prises pour accroître leur commerce extérieur, il faut citer les musées commerciaux. L’Autriche nous en offre un modèle à Vienne ; Bruxelles possède le sien depuis une trentaine d’années, et quelques-unes de nos villes de province ont fait de louables efforts dans ce sens ; mais il faut reconnaître que, partout, ces musées sont peu fréquentés et il semble que l’avenir soit plutôt vers la reprise d’une coutume bien ancienne, aussi générale autrefois que restreinte aujourd’hui : nous voulons parler des grandes foires périodiques. Si le nom de Beaucaire est encore dans nos familles l’occasion de lointains souvenirs et de gaies anecdotes, on ne peut guère citer de nos jours que Nijni Novgorod et Leipzig où se tiennent des foires de ce genre. Leur grand succès serait cependant de nature à stimuler des imitations. Pour ce qui est de Leipzig, les marchandises s’y livraient autrefois immédiatement après l’achat ; aujourd’hui, c’est une foire d’échantillons, une « Musterlagermesse, » un rendez-vous des commissionnaires du monde, et l’on sera peut-être surpris de savoir que, s’il y avait 1 400 exposans en 1895, le nombre en a été porté en 1906 à 3 150 qui ont été visités par plus de 30 000 commerçans de tous les pays.

Encouragée par cet exemple, on dit que la ville d’Anvers se prépare à inaugurer sa grande foire en septembre prochain ; mais, s’il est un endroit indiqué pour un pareil rendez-vous mondial, ce devrait être Paris ! Deux tentatives ont été faites en 1905 et 1906 ; elles ont eu le tort de ne comprendre que des articles de détail, modes, parfumeries, etc. Le succès viendra sans doute très considérable le jour où les grandes industries y participeront et où l’on pourra présenter quelque chose d’aussi attirant que nos dernières expositions d’automobiles. Les personnes que cette question intéresserait dans ses détails pourront consulter avec fruit le rapport de M. Jules Bloch au Comité du Commerce extérieur et la lettre adressée par M. Gabriel Fermé à la Chambre des négocians commissionnaires et du Commerce extérieur.