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Plusieurs forestiers dont les ouvrages font autorité[1]ont développé les avantages que les particuliers et le pays tout entier trouveraient dans la soumission volontaire au régime forestier, qui a fait l’objet d’une proposition de loi déposée le 7 mars 1907 par M. Ferdinand Bougère, député.


Dans le même ordre d’idées, plusieurs auteurs se sont attachés à montrer que la conservation des bois présentait bien plus de garanties entre les mains des propriétaires impérissables et à rechercher les moyens de donner des garanties analogues de bonne administration aux bois des particuliers[2]. Les solutions qu’ils ont indiquées, dont plusieurs sont étudiées avec beaucoup de détail, sont toutes de nature à appeler la plus sérieuse attention et correspondent à deux objectifs distincts : la réglementation légale, à laquelle on travaille depuis si longtemps, et le groupement syndical dont on peut beaucoup espérer d’après les créations auxquelles il a déjà abouti[3]. Ces solutions ne sont d’ailleurs nullement en contradiction avec la soumission volontaire au régime forestier, car si le législateur doit souvent intervenir pour donner le pas à l’intérêt général sur les intérêts particuliers, il doit tout d’abord laisser à tous la faculté de servir l’intérêt général et de mettre ainsi en évidence l’identité qu’il peut présenter avec l’intérêt particulier.

Si l’on passe en revue les propriétaires impérissables qui peuvent envisager des opérations à long terme et concourir par suite au reboisement, on trouve :

  1. E. Desjobert, Aide à la gestion des bois particuliers. — Bulletin de la Société forestière de Franche-Comté, mars 1906. Ch. Broilliard, la Soumission volontaire au régime forestier. Bulletin de la Société forestière de Franche-Comté, décembre 1906.
  2. Guyot, Réflexions sur la Nationalisation du sol forestier. Bordeaux, 1906. Premier Congrès de l’Aménagement des Montagnes ; Reynard, les Forêts d’utilité publique. Bordeaux, 1906. Premier Congrès de l’Aménagement des Montagnes ; Louée, Comparaison entre l’action syndicale agricole et l’action syndicale forestière. Bulletin de la Société forestière de Franche-Comté, septembre 1905 ; De Liocourt et Pardé, Projet d’Association forestière. Bulletin de la Société forestière de Franche-Comté, décembre 1905.
  3. Des syndicats viennent de se créer à trois fins différentes : le Syndicat forestier de France pour la création de bois avec l’aide des capitaux particuliers, le Syndicat forestier de Sologne pour l’administration rationnelle des bois, le Syndicat des Sylviculteurs du canton de Pessac (Gironde), celui de la Commune de Sainte-Hélène (Gironde), et le Syndicat contre l’incendie d’Onesse-et-Laharie (Landes) pour la défense des bois contre l’incendie.