Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du XVIIe siècle, où le tabac avait été importé en Virginie, sur les bords de la James River, sa culture, tout en s’étendant aux plateaux élevés dont le sol avait été reconnu plus propice, était demeurée routinière durant de longs siècles. Elle devient maintenant scientifique, par les engrais dont elle est l’objet, par l’introduction des semences de Cuba, destinées à améliorer les espèces indigènes, et par le traitement auquel on soumet les feuilles récoltées.

Si le sol en effet agit sur la variété des espèces, les terres massives donnant un tabac épais et gommeux, pendant que le tabac brillant et les feuilles d’enveloppe proviennent des terres légères et sablonneuses, les travaux divers de manutention modifient aussi singulièrement la qualité. L’abandon des vieilles pratiques de fermentation en caisses et l’adoption de nouveaux procédés ont amené en Virginie un profit qui varie de 13 à 35 p. 100. En même temps, la culture se développe ; elle vient d’être introduite dans le Texas de l’Est, dans l’Alabama, avec d’excellens résultats pécuniaires, chez des populations hier encore ignorantes des détails techniques du traitement et de la vente du tabac.


VII

Tout en améliorant la qualité, tout en accroissant la somme des denrées qu’ils produisent, depuis une date plus ou moins ancienne, les Etats-Unis s’ingénient à en augmenter la valeur commerciale. Au lieu de saler fortement leurs beurres d’été, qui excèdent les besoins de la consommation, et généralement les beurres médiocres et d’une vente difficile, ils ont imaginé depuis quelques années ce qui d’abord s’appela le « beurre magique, » puis le « beurre bouilli » ou « stérilisé, » et qui maintenant a pris le nom officiel de « beurre régénéré, » — renovated butter.

Ce beurre, fondu aussitôt qu’acheté sur le marché, par les 80 manufactures qui appliquent ce procédé, est solidifié dans l’eau glacée après addition de 1 p. 100 de glycérine et de 5 p. 100 de sel, puis conservé en vases clos jusqu’à l’hiver. Pour le ramener, suivant les besoins de la clientèle, à son état primitif, on extrait soigneusement, par une nouvelle fusion, le sel et la glycérine ; on le mélange à trois fois son volume de lait, et l’émulsion de beurre et de lait ainsi obtenue ressemble exactement à