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celle du phonographe, et, par conséquent, nécessiter la création d’ateliers spéciaux.

Et tout cela, comme M. F. Dussaud le fait judicieusement remarquer, n’est qu’un simple commencement ! Quoique l’industrie cinématographique, rien qu’en France, fasse déjà vivre des milliers d’ouvriers, et représente un capital d’environ 80 millions et un chiffre d’affaires d’au moins 40 millions, quand on songe qu’elle date au plus d’une douzaine d’années, n’est-on pas en droit, en effet, de la considérer comme à peine sortie de l’enfance ? Si riche, si florissante qu’elle soit à cette heure, ne doit-on pas prévoir pour elle, étant donné l’accueil que tous les peuples, toutes les races, font au cinématographe, un avenir presque indéfini de prospérité, lorsque l’appareil, corrigé de ses défauts, aura, en outre, acquis la puissance qui lui manque encore ? Mais gardons-nous de trop vouloir prophétiser… N’importe ! nous doutons fort que MM. Plateau, Muybridge, Marey, Demeny et même A. et L. Lumière aient jamais eu, un seul instant, le pressentiment du champ nouveau et fécond qu’allait ouvrir à l’activité humaine leur patient et admirable labeur.


P. BANET-RIVET.