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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/894

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Quoi qu’il en puisse être par la suite de ces travaux de complément, on n’a pas à s’en inquiéter encore. L’essentiel est maintenant, pour notre Congo, que le Parlement vote rapidement le projet d’un emprunt qui n’aura rien d’une aventure. La colonie est d’ores et déjà capable d’assurer ses services, sans toucher à la subvention de 700 000 francs que lui verse l’Etat ; il suffirait que le budget métropolitain consolidât cette subvention pendant la période d’amortissement de la première émission, pour garantir presque entièrement l’intérêt des 17 millions appelés ; la colonie n’aurait pas de peine à trouver les 100 à 150 000 francs complémentaires. Cette combinaison, qui n’ajouterait pas un centime aux charges présentes du contribuable français, réduirait certainement au minimum le taux des intérêts à servir par le Congo ; elle nous paraît donc particulièrement recommandable. Qu’elle soit d’ailleurs acceptée, ou que toute autre analogue le soit à sa place, le moment est venu d’agir. Par la prudence de ses administrateurs, le Congo est devenu une colonie qui offre des garanties solides ; l’audace persévérante des particuliers a mis au jour ses richesses naturelles ; son présent est assez honorable, son avenir s’annonce assez brillant pour qu’il ose, en toute probité et toute confiance, s’adresser au crédit public.


HENRI LORIN.