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Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/916

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Mgr Mermillod. Mais le conseil d’Etat ne l’entend pas ainsi, et il s’empresse d’écrire de nouveau à Mgr Marilley, — lettre du 9 décembre 1871, — pour préciser « la manière dont il conçoit la position légale de l’autorité diocésaine dans le canton de Genève : »


… Les paroisses catholiques de notre canton ont été réunies à perpétuité en 1819 au diocèse de Lausanne à la suite de pourparlers et de négociations entre le Saint-Siège d’une part, le gouvernement suisse et le gouvernement de Genève, de l’autre. Par bref daté de Rome le 20 septembre 1819, Sa Sainteté le Pape Pie VII a reconnu le nouvel état de choses, et ce bref lui-même est devenu exécutoire dans notre canton, en vertu d’un arrêté du conseil d’État du 1er novembre 1819. Le bref et l’arrêté conforme faisant dès lors partie de notre droit public, le conseil d’Etat ne peut reconnaître d’autre autorité diocésaine que celle de Sa Grandeur l’évêque de Lausanne, et il estime de son devoir de faire dès aujourd’hui toute réserve à l’endroit de toute décision ou direction qui pourrait infirmer ou altérer le bref de Sa Sainteté Pie VII ; en effet, la position diocésaine des paroisses catholiques du canton résulte, comme nous venons de le dire, d’un accord préalable entre le pouvoir civil et le pouvoir ecclésiastique, accord auquel le Saint-Siège ne saurait en aucun cas porter atteinte sans le concours formel du pouvoir civil.


Le 21 mars 1872, le conseil d’Etat demande à Mgr Marilley de vouloir bien donner un successeur à l’abbé Marin, chapelain des collèges, qui vient de mourir. Mgr Marilley répond qu’il ignorait même que l’abbé Marin « eût été choisi et nommé pour remplir les fonctions de chapelain des collèges, cet acte d’administration ecclésiastique, comme tous ceux qui se sont produits depuis le 5 juillet 18665, ayant été accompli par Mgr Mermillod. Il ne peut donc que transmettre à ce prélat la demande du conseil d’Etat.

Le 2 août 1872, nouvelle démarche du conseil d’Etat auprès de Mgr Marilley. Il s’agit, cette fois, de pourvoir à la vacance des cures d’Hermance et de Présinges. L’évêque se récuse encore. Le conseil d’Etat revient à la charge, le 9, pour demander à Mgr Marilley une copie authentique de l’acte par lequel le Saint-Siège « aurait chargé exclusivement M. Mermillod, curé de Genève, de l’administration ecclésiastique du canton, acte qui, ajoute-t-il, ne nous a jamais été communiqué. »

Mais Mgr Marilley n’a reçu, au sujet d’une communication de ce genre, « aucune mission ni direction de la part du Saint-Siège. » Il se bornera, en conséquence, à faire connaître au