- L’oranger et les vers ne poussent qu’à Florence.
- LAMARTINE.
- L’oranger et les vers ne poussent qu’à Florence.
Peu d’existences offrent des contrastes plus frappans que cette vie de Lamartine si étroitement régie par une logique intérieure, mais si variée dans ses aspects. Avant 1820, ce sont les années de l’enfance robuste et pieuse, auxquelles succèdent les années de jeunesse inquiète, impatiente, désolée. Après 1830, c’est la période d’activité dépensée dans le « tourbillon » et qui aboutit à la voie douloureuse de l’âpre vieillesse gravie comme un calvaire. Entre deux, se place une époque de calme et de bonheur intime, que remplissent les joies domestiques, les succès d’une carrière brillante, les travaux littéraires. C’est celle dont nous voudrions retracer quelques épisodes, ou préciser quelques traits, en mettant à profit et, le plus souvent possible, en reproduisant une partie de la correspondance du poète jusqu’ici restée inédite.
On sait en effet qu’il y a dans la correspondance de Lamartine, telle qu’elle a été publiée, une importante lacune : elle ne contient pas une seule des lettres adressées par le poète à sa femme. Pourtant, à chaque absence qui l’éloignait d’elle, il tenait minutieusement Mme de Lamartine au courant des incidens de toutes sortes qui marquaient son séjour, démarches, visites faites ou reçues, affaires, projets, espérances, déceptions.