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pour que nous y revenions. Bonne organisation des Chambres de commerce, choix de voyageurs entreprenans, soin des fabricans de tenir compte des goûts de la clientèle, bon emballage et exactitude des envois, longs crédits, vente à bon marché de marchandises médiocres, emploi de moyens peu scrupuleux, tels que la contrefaçon des marques françaises, surtout peut-être, nous l’avons vu, solidarité et entr’aide de toutes les forces allemandes, banques, industries, compagnies de navigation, maisons de commerce, État : ce sont toujours, qu’on lise les rapports des consuls anglais ou des nôtres, les mêmes remarques qui reviennent, les mêmes recommandations toujours négligées, les mêmes cris d’alarme jamais entendus. Les articles allemands sont peu appréciés, disent tous les consuls et les Chambres de commerce ; mais ils sont bon marché et on les vend à force de persévérance, de méthode, d’organisation. Les commerçans allemands font des crédits exagérés, et il est difficile qu’ils réalisent des bénéfices, mais ils prennent la place ; ils attendent le moment où, maîtres du marché, ils pourront faire d’autres conditions. D’ailleurs, si minimes que soient les bénéfices, la vente permet aux usines de travailler, de se développer. La part du commerce allemand en Orient est déjà considérable et elle s’accroît sans cesse.

IMPORTATIONS D’ALLEMAGNE EN TURQUIE (Y compris le Monténégro, la Crète et les marchandises en transit pour la Perse).


Années
1900 236 227 000 kil. valant 34 265 000 marks.
1904 903 848 000 kil. valant 75 120 000 marks (93 900 000 fr.).
EXPORTATIONS DE TURQUIE EN ALLEMAGNE (Y compris le Monténégro, la Crète et les marchandises en transit pour la Perse).


Années
1900 835 489 000 kil. valant 30 449 000 marks.
1904 1 179 009 000 kil. valant 43 421 000 marks.

En quatre ans, le commerce entre l’Allemagne et l’Empire ottoman a plus que doublé. Les principaux articles à l’importation sont les cotonnades, les drogues et produits chimiques, le fer, les armes, les peaux, les machines, la confection, etc. ; à l’exportation, le coton, les drogues, les minerais, le blé, les peaux, les comestibles divers, etc. Si l’on compare ces chiffres à ceux de notre commerce, on constate que les deux totaux sont