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LE ROMAN ANGLAIS
EN 1907

II[1]
LES NOUVEAUX VENUS


I

Le règne des « convenances, » dans le roman anglais, est décidément bien fini. Il y a plus de douze ans déjà que j’ai eu l’occasion, ici même, d’annoncer sa fin, en signalant la substitution au type traditionnel de l’honnête « roman anglais, » tel que le connaissaient et l’appréciaient toutes les mères de famille, d’un type nouveau, le roman sexualiste, — qui d’ailleurs n’avait de proprement nouveau que ce nom, et n’était, en somme, qu’une suite directe de notre roman « naturaliste » français. Je citais, à ce propos, quelques lignes significatives d’un article, alors récent, de la Nineteenth Century : « Qu’un écrivain anglais, — y lisait-on, — produise aujourd’hui un roman ou une pièce traitant d’autre chose que des phénomènes divers qui caractérisent et distinguent les deux sexes ; et, si exquis que soit son style, si profonde et subtile son émotion, si délicate sa fantaisie, le public, d’un commun accord, rejettera son œuvre. » Le fait est qu’une véritable frénésie de sensualité s’était emparée,

  1. Voyez la Revue du 15 novembre 1907.