Dans le présent qui nous écrase de ses exigences multiples et mesquines et chasse l’idéal, d’aucuns prétendent qu’au développement de l’éducation physique et à l’entraînement pour tous les sports, il faut attribuer la défaveur qui semble frapper de plus en plus les œuvres de littérature ou de science pures. D’autres nient cette faillite, tout au moins pour les ouvrages d’imagination, les romans en particulier, dont le nombre s’accroît prodigieusement d’année en année, tandis que le tirage a dépassé, pour quelques-uns, tous les chiffres précédemment atteints. Mais il est un fait incontestable, c’est que chacun croit se connaître en art en affectant un goût de plus en plus marqué pour l’image, pour la reproduction des croquis, dessins, peintures, estampes, figurations et scènes de tous les âges. A suivre des expositions si nombreuses et si diverses, tous s’imaginent, même sans aucune étude, s’être familiarisés avec la manière des maîtres, le caractère ou les tendances si opposées de nos écoles, depuis les commencemens de nos peintres-selliers ou imagiers et de nos Primitifs du XIIIe siècle, jusqu’à nos modernistes, symbolistes, luministes, impressionnistes, — qui n’ont d’ailleurs fait que reprendre les procédés d’antan, — et la mode, secondant ces prétentions, a favorisé l’éclosion des publications les plus rares et les plus riches, comme aussi les plus étranges et les plus disparates. Assurément, seuls quelques privilégiés peuvent acquérir les somptueux exemplaires, limités à un très petit nombre, des ouvrages de MM. Emile Gebhart, Henri Bouchot, P. de Nolhac, Frédéric Masson, pour ne citer que les derniers éclos, dont le prix varie entre quelques centaines et quelques milliers de francs.
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LES
LIVRES D’ÉTRENNES