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largement compensés. Nous sommes un peu de leur avis.

Et la mainmise complète, définitive de l’homme sur l’océan aérien, nous dira-t-on, la voyez-vous toujours, comme il y a quelques années, dans l’emploi exclusif du plus lourd que l’air ? Oui, répondrons-nous. Malgré l’infériorité que semble donner aux appareils d’aviation ce fait que leur poids mort augmente proportionnellement à leur volume, ce qui n’est pas le cas pour les ballons, — nous l’avons amplement démontré, — nous croyons toujours que, grâce aux progrès futurs de la Mécanique, les appareils plus lourds que l’air sont appelés à « maîtriser l’espace et le temps » dans le sens horizontal, ce qui est le principal, la « vessie de Charles » donnant le même pouvoir au dirigeable dans le sens vertical, ce qui n’est qu’accessoire, mais peut avoir son importance : ainsi, en cas de lutte entre un dirigeable et un aéroplane, par exemple, le premier l’emporterait sans doute, car il pourrait, en jetant du lest, s’élever beaucoup plus vite que le second. Mais ne nous laissons pas entraîner à discourir sur le plus lourd que l’air ; cette étude est suffisamment longue... Sachons nous réserver pour un prochain article sur l’Aviation, où nous aurons le plaisir, d’ailleurs, de reparler de M. Santos-Dumont.


P. BANET-RIVET.