cavalerie ennemie mettra pied à terre. Mais dans le combat à pied, même avec l’infériorité numérique, la qualité de nos tirailleurs, entreprenans, intelligens et adroits, nous assurera les plus grandes chances de succès.
Est-ce à dire que notre cavalerie ne doive plus jamais charger ? Le sabre est-il devenu une arme inutile ? Certes non ! Quand la déroute est, commencée, quand la panique saisit les troupes en désordre, la cavalerie reprend toute sa puissance en tant qu’arme à cheval. Mais dans ces actions, l’escadron est l’unité. L’évolution n’a rien à y faire. La plus grande initiative doit être laissée aux capitaines commandans. Tout chef de cavalerie lancé à la poursuite doit déchaperonner ses faucons.
Pendant la bataille, le rôle de la cavalerie est nouveau, parce que, sauf en cas de poursuite, elle ne peut agir que par le feu.
Les batailles futures se livreront sur des fronts très étendus et dureront plusieurs jours. La guerre russo-japonaise a confirmé ces vues que la guerre sud-africaine avait déjà mises en lumière. Les groupemens de cavalerie, avec leurs mitrailleuses et leurs batteries à cheval, seront répartis aux ailes et en arrière des différens secteurs de la ligne de combat. Ils formeront les réserves tactiques, prêtes à se porter très rapidement où elles sont nécessaires. Leur vitesse assurera leur arrivée en temps utile, ce qu’il n’est guère possible de demander à de l’infanterie, dont les grandes réserves peuvent rarement être rapprochées à moins d’une heure de marche de la ligne de feu. Le général dont le front de bataille sera menacé par un mouvement tournant à grande envergure, tel celui des Japonais sur la droite russe à la bataille de Moukden, lancera au-devant du nouvel adversaire une masse de cavalerie suffisante pour l’arrêter et le rendre impuissant.
La bataille de Sadowa n’a-t-elle pas été perdue parce que la cavalerie autrichienne ne s’est pas portée au-devant de l’armée du Prince royal de Prusse pour lui barrer le chemin ? Tous ceux qui ont fait la guerre savent à quel point le moindre feu ralentit la marche des troupes, surtout à notre époque où quelques fusils à tir rapide bien approvisionnés peuvent donner l’impression d’un grand nombre.
Croit-on que si le 18 août 1870, à la bataille de Saint-Privat, notre cavalerie, immobile pendant toute cette sanglante journée,