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moi pour vous assurer de tous les sentimens que vous me connaissez.

Bien des amitiés de la part de tous deux à la petite grand-maman.


A Madame de Lessert, née Boy de La Tour, rue Piset, à Lyon.


À Bourgoin, le 28 septembre 1768.

J’attendais aujourd’hui, chère cousine, des nouvelles de Madame votre mère et des vôtres, je lui en demandai mercredi. Je ne voulais qu’un mot : Nous sommes arrivées heureusement ; je ne l’ai pas reçu ; ce silence me donne une inquiétude que je vous prie de dissiper. J’ai le temps encore d’écrire ce mot par le courrier d’aujourd’hui ; j’attends votre réponse dimanche ; si je ne la recevais pas, cela serait cruel. Mme Renou, qui partage mon inquiétude, me charge pour vous et pour la maman de plus de choses que le temps ne me permet d’en dire, et que votre amitié saura bien deviner.


A Madame de Lessert, née Boy de la Tour, à Lyon.


À Bourgoin, le 2 novembre 1768.

Votre petite lettre, ma belle cousine, m’a tiré d’une cruelle inquiétude ; vous avez maintenant à me tirer d’une autre qui n’est qu’embarrassante. C’est au sujet de la robe qu’attend Mme Renou. Elle n’en a point du tout pour l’hiver ; il lui en faut absolument une, et je n’ose l’en pourvoir dans l’attente de celle que monsieur votre frère nous fait espérer, de peur de faire là même emplette à double. Il s’agirait donc de savoir avec certitude si cette robe doit venir en effet oui ou non, et si c’est oui, de savoir quand, de façon qu’on y puisse compter : car j’ai peur que ma pauvre femme ne croie à la fin que je cherche des défaites, puisqu’il ne manque pas à Lyon de personnes de son âge et de son état, et qu’il est difficile de croire qu’il ne s’y trouve pas une seule robe qui leur convienne. Je sens, et j’en conviens avec honte, que j’ai très indiscrètement accablé M. Boy de la Tour de mes éternelles commissions ; car enfin, quoique fils de mon amie et frère de ma cousine, il n’est pourtant pas encore mon cousin, et cela étant, je suis, moi, très indiscret ; mais