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L’ŒUVRE DE GEVAERT

Le savant musicien auquel nous devons la Musique dans l’Antiquité, les commentaires des Problèmes musicaux d’Aristote, les Origines du chant liturgique, la Mélopée antique dans le chant de l’Église latine, les deux livres sur l’orchestre moderne : Nouveau traité d’instrumentation. Cours méthodique d’orchestration, et quantité de travaux intéressant notre art dans le passé et dans le présent, l’illustre directeur du Conservatoire royal de Bruxelles, F.-A. Gevaert, vient de couronner son œuvre en publiant un Traité d’harmonie théorique et pratique, méticuleux inventaire des ressources de la polyphonie, analyse approfondie de ces ressources, vaste synthèse qui comprend vingt-quatre siècles, de Platon jusqu’à nous. Si, après ce traité d’harmonie, l’auteur nous donnait encore un Traité de Contrepoint et de Fugue, sans autre guide que Gevaert, sans autre bibliothèque que la collection de ses ouvrages, nos futurs compositeurs pourraient acquérir la plus juste et la plus complète connaissance de la technique et de l’histoire de leur art. Mais un travail de ce genre n’est point dans son programme, étant donné les excellentes publications sur le contrepoint et la fugue parues ces dernières années, l’inutilité d’un nouveau travail sur un sujet aussi exploité, et l’horreur du maître belge pour la banalité des chemins battus. Combien plus précieuse nous serait une nouvelle édition de la Musique dans l’Antiquité ! La première, depuis longtemps épuisée, date de 1875 et, depuis lors, que de documens nouveaux, que de trouvailles ! La maigre collection des mélodies grecques conservées dans leur notation propre, — le chant grégorien