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Vous pouvez la retenir pour le commencement de la semaine qui suivra la prochaine, et en conséquence nous tiendrons prêt notre petit bagage pour qu’il puisse être chargé le samedi 17, si la charrette arrive ce jour-là, ou quelqu’un des premiers jours suivans, vous priant de me donner avis par la poste du jour précis où elle arrivera. Nous pourrons partir deux, trois ou quatre jours après, si vous avez la bonté d’envoyer la chaise.

Adieu, chère cousine, je finis à la hâte à cause que votre messager compte aller encore aujourd’hui à Domarin[1]. Je vous sais très mauvais gré de ne m’avoir pas dit un mot de la petite. Je m’inquiète de vos inquiétudes, et si vous n’en avez plus, il n’est pas bien de m’en laisser. Ma femme est absente à ce moment. Elle sera fort aise ainsi que moi de voir hâter celui de nous rapprocher de vous.

[En marge : ] Il faudra que le panier aux pommes soit un peu grand, car nous en avons encore beaucoup.


A Madame Boy de la Tour, née Roguin, à Lyon.


Monquin. 17 — 70

L’état des chemins ne permet pas encore d’espérer avec certitude que la charrette puisse passer samedi ; d’ailleurs, bien des traîneries de ma femme nous empêcheraient d’être assez prêts pour ce jour-là. Ainsi j’opine que la charrette ne vienne que lundi 19 et la chaise le surlendemain. Nous attendrons l’une et l’autre conformément à cet arrangement. Je n’ajouterai rien, bonne maman, à ces deux mots écrits à la hâte, sinon que n’ayant jamais su résister aux caresses, je me sens attendri jusqu’au fond du cœur par les vôtres et celles de ma cousine. Le petit souvenir de ma jolie tante ne laisse pas aussi de me chatouiller : mais je vous sais très mauvais gré de songer si peu à me donner un oncle.

Je serai forcé de laisser ici vingt à trente bouteilles de vin qui est fort bon, quoique louche. Ne verriez-vous point quelque moyen praticable de le transporter ?

Ma femme vous dit mille choses, et je vous assure que sa reconnaissance et la mienne répondent bien à votre empressement.

  1. Sic.