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L’ÉNERGIE AMÉRICAINE
D’APRÈS LES PLUS RÉCENTES OBSERVATIONS[1]

Les États-Unis nous attirent par le magnifique déploiement de leur vigueur, par l’intensité de leur vie. Il semble que nos civilisations fatiguées puissent se ranimer à leur contact, se retremper dans les eaux vives de cette fontaine de Jouvence où des immigrans de toutes nations dépouillent leur vieillesse. Les nombreux et remarquables témoignages qui se sont multipliés depuis quelques années se rapprochent et s’ordonnent suffisamment pour nous laisser entrevoir, par delà les décors de l’activité et de la richesse, les traits caractéristiques de l’individu et de la société, pour nous révéler surtout la puissance de l’idéal qui, mettant au service de cette société toutes les forces vives de la religion, de l’éducation et de l’action sociale, l’oriente vers un avenir dont les difficultés ne doivent pas cacher à nos yeux les promesses.


I

Le caractère le plus apparent et en même temps le plus essentiel, celui que tous les observateurs ont vu le premier, parce qu’il est le plus saisissant, et retrouvé dans tous les autres, parce qu’il s’y accuse, c’est l’activité hardie, l’appétit d’action, l’élan de l’Américain des États-Unis. Chaque société reçoit, en effet, sa détermination fondamentale de la tâche qu’elle a à remplir ;

  1. P. de Rousiers, la Vie américaine, 2 vol. ; — J. Huret, En Amérique, 2 vol. ; — Félix Klein, Au pays de la vie intense ; — G. Wagner, Vers le cœur de l’Amérique ; — Urbain Gohier, le Peuple du XXe siècle ; — Paul Adam, Vues d’Amérique ; — Henry Bargy, la Religion dans la Société aux États-Unis ; — Th. Bentzon, Femmes d’Amérique ; — Les Américaines chez elles ; — Fraser, L’Amérique au travail, trad. fr. ; — Vicomte G. d’Avenel, Aux États-Unis ; — Louis Aubert, Américains et Japonais.