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L’EXIL ET LA MORT
DU
GÉNÉRAL MOREAU[1]

I
MOREAU ET LA CONSPIRATION DE GEORGES

On ne trouvera dans cette étude ni le récit de la conspiration de Georges Cadoudal, dans laquelle l’animosité du Premier Consul, les basses manœuvres de sa police, la maladresse du grand juge Reynier firent impliquer le général Moreau, ni celui des incidens qui avaient à cette époque brouillé le vainqueur de Hohenlinden avec le vainqueur de Marengo. La conspiration royaliste de 1804 aura bientôt son historien[2] ; la brouille des deux généraux a eu déjà le sien[3]. De ce que l’un a raconté, de ce que l’autre se prépare à raconter, nous ne parlerons ici

  1. D’après des documens inédits : Archives des descendans de Moreau ; — Archives impériales de Russie ; — Archives nationales de France ; — Archives du ministère des Affaires étrangères ; — Archives Blacas. Consulté aussi, mais sans profit, celles de Suède, d’Autriche et de Prusse. Au dépôt de la Guerre, il n’existe rien sur la mort de Moreau ; rien non plus dans les Archives de la Gironde sur le séjour de Mme Moreau à Bordeaux en 1812.
  2. M. Gilbert Augustin-Thierry a entrepris d’exhumer de l’oubli la conspiration de 1804 dont les attachans récits qu’il a déjà consacrés dans la Revue à des complots antérieurs ne sont en quelque sorte que le prologue.
  3. Bonaparte et Moreau, par le commandant Ernest Picard.