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Rigides à l’avant, souples à l’arrière, ce qui leur permet de se mouler, pour ainsi dire, dans le vent, comme les voiles d’un navire, à première vue, elles sont rectangulaires ; mais chacune d’elles affecte, en réalité, à peu de chose près, la forme d’un D très allongé, en ce sens que les coins arrière ont été rognés sur une certaine longueur pour faire place à une courbe régulière, ce qui a évidemment pour but de faciliter la fuite des filets d’air divergens dont il a été question plus haut, — cette forme a d’ailleurs été donnée à presque toutes les surfaces que l’on rencontre dans l’appareil. — Quant à leur angle d’attaque, c’est-à-dire l’angle que fait avec l’horizon la corde de la courbe parabolique que dessine leur section transversale, il est de 4 à 7 degrés environ.

Le moteur, à essence, d’une endurance très convenable, a 4 cylindres (c’est probablement assez) ; sa force est de 25 à 30 chevaux environ, et son poids atteint 90 kg. en ordre de marche, c’est-à-dire avec tous ses accessoires, sauf, bien entendu, la provision d’essence. Fonctionnant à 15 ou 1 600 tours par minute, il ne diffère pas sensiblement d’aspect et de dimensions d’un moteur d’automobile ordinaire de même puissance. Afin de l’alléger, il n’y a pas de carburateur, l’essence étant refoulée dans chaque cylindre par un ajutage, au moyen d’une pompe. Il est placé à droite, entre les surfaces portantes, naturellement, la place de gauche étant réservée à l’aviateur dont le siège est disposé de manière qu’il fasse équilibre, une fois en place, au poids du moteur. Si l’on prend un passager, — l’appareil a été construit pour enlever deux personnes, — on l’assied au centre de gravité du système.

Deux hélices jumelles en bois, de 2m, 80 de diamètre, faisant 450 tours environ à la minute, tournant en sens inverse par suite du croisement de l’une des chaînes qui leur transmettent la force motrice, et placées à l’arrière, à gauche et à droite de l’axe du corps de l’aéroplane, constituent le propulseur. Ces hélices, dont le rendement atteindrait 70 pour 100, présentent par leur situation, leur nombre et leur mode de rotation des avantages qui peuvent se résumer ainsi : 1° l’air qui arrive sur elles est canalisé en partie par son passage entre les surfaces portantes, de sorte qu’elles le mordent mieux ; 2° le recul, auquel une hélice donne toujours lieu, est moins sensible, paraît-il, que si elles étaient à l’avant ; 3° elles s’appuient sur une masse d’air plus